Rendez vous pris en début d’été avec Philippe pour tenter de trouver un créneau pour la traversée de la Meije. Coup de chance, l’anticyclone est vissé sur les Alpes sur la période visée, et les conditions en montagne sont excellentes.
On découpe le voyage en trois jours en prévoyant dès le début une nuit à l’Aigle. C’est à mon sens la meilleure option pour profiter de ce voyage.
Après une montée sans encombre par les Enfetchores le premier jour, nous profitons des conditions stables et de la nuit prévue à l’Aigle pour partir aux premières lueurs du Promontoire. Tout déroule à un rythme tranquille jusqu’au Grand Pic. L’excellent enneigement du Glacier Carré recouvre complètement la cicatrice de l’éboulement de 2018, nous permettant d’emprunter la voie historique dans la muraille Castelnau sans grand souci de chutes de pierres.
Je perçois l’émotion chez Philippe au sommet, mais je sens aussi qu’il préfère la contenir jusqu’à l’Aigle pour rester concentré sur les arêtes. En même temps, un simple regard vers l’Est nous rappelle rapidement qu’on se trouve simplement à mi-chemin, et que la suite du programme n’est pas débonnaire !
Sans surprise, la suite de la traversée déroule, sur des arêtes encore bien enneigées. Arrivés à l’Aigle en fin d’après-midi, on peut se relâcher et savourer ! Il ne reste plus qu’à prendre le soleil sur la terrasse en gardant l’esprit perché sur les arêtes juste au dessus.
Cette nuit à l’Aigle donne une autre saveur à la traversée. Elle permet de prendre le temps sur les arêtes sans se soucier de la longue descente, et surtout de prolonger le voyage alors que les difficultés techniques sont passées et que la pression retombe. Qu’il est bon de se réveiller tardivement là-haut le lendemain, avec comme seul programme de descendre tranquillement dans la vallée.
Un vrai plaisir de guider Philippe sur cette mythique traversée de la Meije, avec une belle émotion partagée !
Commentaire
Encore merci à Mathieu de m’avoir accompagné dans cette magnifique traversée que je recommande à tous