L’Aiguille Savoie se trouve à cheval entre la France et l’Italie, sur la crête frontalière séparant le bassin de Talèfre du bassin du Triolet.
De notre côté, c’est vers le versant italien que nous nous dirigeons en ce milieu d’été, puisque l’arête Preuss s’étire au dessus du Val Ferret. Ouverte en solo en 1913 par Preuss et son éthique rigoureuse mais bien à lui, cette superbe arête permet de passer une longue journée dans un secteur sauvage. La tranquilité des lieux est renforcée cette année puisque le refuge Dalmazzi, point de départ de notre course n’est pas gardé cet été 2020.
Ce n’est pas pour nous déplaire, on partagera l’endroit avec une seule autre cordée venue goûter à une des nombreuses voies de granit à proximité du refuge, et qu’on ne verra donc pas de la journée.
Après une approche glaciaire pouvant être chaotique selon les années, on déroule tranquillement sur cette longue arête au soleil. Les difficultés sont modérées, quelques ressauts permettent de pimenter l’ascension et laisser des souvenirs.
On débouche au sommet quand mes compagnons commencent à accuser le coup, tip top ! Après un long moment à profiter de ce point de vue peu habituel sur le massif, on se laisse glisser le long des rappels d’une voie moderne pour retrouver le glacier. Retour au refuge, un peu de courage pour redescendre dans la vallée, il reste simplement à profiter autour d’une bière dans un des petits hameaux du Val Ferret.
Une très belle journée !
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